samedi 20 avril 2013

CAMP NAZI






Camp de concentration de
Natzwiller-Struthof
Par Pierre-André Doriot

Le Struthof est un lieu-dit sur la commune de Natzwiller, dans le département du Bas-Rhin, en France.
Il désignait une station de villégiature au début du XXe siècle.

Il est désigne communément le camp de concentration de Natzwiller-Struthof, actif de 1941 à 1944. Le camp de
concentration de Natzwiller-Struthof[1] est le seul camp de concentration sur le territoire aujourd'hui français. Lors de sa création, l'Alsace et la Moselle avaient été annexées par le Troisième Reich. Il a été installé au Struthof, un lieu-dit dans les hauteurs de la commune de Natzwiller (Bas-Rhin), durant la Seconde Guerre mondiale. Son nom allemand était KL Natzweiler-Struthof, KL pour Konzentrationslager, soit en français « camp de concentration ».

Le Struthof est avec Mauthausen l’un des camps les plus meurtriers du système concentrationnaire nazi, avec un taux de mortalité de plus de 40 %.

ROTHAU, les déportés arrivaient de toute l'Europe épuisés par le voyage à la gare de Rothau. Ils étaient dirigés par les SS et leurs bergers Allemand en direction du camp de concentration Struthof. La marche était interdite dans le camp. Ceux qui n'avaient pas l'habitude de travailler physiquement étaient les premières victimes. Le Struthof était le seul camp à avoir une pente d'environ 20%, ce qui le rendait plus dur et plus meurtrier, que tous les autres.

ENTREE DU CAMP NAZI

52 000 détenus
31 nationalités
22 000 détenus
morts en déportation
ou pendant les marches de la mort



FACE A LA NECROPOLE

A l'emplacementde la nécropole, en surplomb du camp, se trouvaient différentes baraques. Celle située juste au-dessus de l'entrée du camp abritait l'administration où étaient enregistrés les déportés et conservés leurs dossiers administratifs. D'autres abritaient cordonnerie, divers ateliers et réserves de charbon. En 1943, une deuxième baraque fut construite pour l'habillement.







Struthof.PNGAu-dessus se trouvaient les baraques réservées aux SS: dortoirs, infirmerie, cantine et même une salle de cinéma. La garnison du KL-Natzweiler était composée de 80 SS Totenkopf (tête de mort): officiers, sous-officiers et homme de troupe. Les commandants, à l'exeption de Josef Kramer, et les officiers habitaient des villas dans la vallée.



LE BLOCK CUISINE




La faim

C'est dans ce block que des déportés préparaient les rations de leurs camarades. Il comprenait une grande cuisine, un gigantesque évier de pierre, une chambre froide ainsi que le bureau et les sanitaires du SS chargé du block.
Le régime alimentaire des déportés est des plus rudes. Leur ordinaire se compose le mation d'un demi-litre de jus d'orge, à midi d'un litre de soupe liquide de rutabaga ou de chou, le soir d'un demi-litre de tisane, d'un morceau de pain, d'une petite portion de margarine ou de saucisson. Le dimanche à midi, les déportés ont droit à une soupe un peu plus épaisse, où trainent parfois quelques morceaux de viande.
Toute la nourriture est de qualité exécrable.
Les déportés doivent manger dans leur baraque, très rapidement. Ceux qui n'ont pas de gamelle doivent compter sur la solidarité de leurs camarades pour s'en faire prêter une.

Plus les déportés, sous -alimentés, la fin devient vite une obsession. Ils finissent par envier le contenu des gamelles des chiens SS. Ils se récitent aussi des recettes de cuisine dans l'espoir de tromper leur faim










Un camp de concentration nazi en Alsace

Peu après l'annexion de l'Alsace par le Reich nazi, Himmler, alors chef de la Gestapo, et Oswald Pohl, chef principal d’économie de la SS eurent l'idée d'installer des camps a proximité des carrières afin d'y faire travailler les déportés dans le cadre de la "Deutsche Erd- und Steinwerke (de) " (DEST), entreprise minière SS créée par Himmler.C'est au court d'un voyage d'observation qu'Albert Speer, architecte du Reich, nota la présence d'un Granit rose extrêmement rare dans la région.La décision fût alors prise d'y installer un camps visant a l'extraction du Granit par les déportés.C'est le géologue colonel SS Karl Blumberg qui trouva le meilleur site pour l'extraction du dit Granit et qui détermina donc l'emplacement du futur camp[2].

Sous le nom de « KL Natzweiler-Struthof », le camp est officiellement ouvert le 21 avril 1941. Environ 80 SS en assurent l'encadrement et l'administration[3]. Prévu initialement pour recevoir un total de 2 000 prisonniers, le camp-souche du KL en compte près de 7 000 à la fin du mois d'août 1944. Il comprend aussi environ 70 kommandos, camps annexes répartis en Alsace, en Moselle, et surtout en Allemagne.

Le Struthof fonctionne jusqu'à son évacuation par les SS au début du mois de septembre 1944, face à l'avance des troupes alliées. Le 23 novembre 1944, la 6e armée américaine pénètre dans un KL totalement vidé de ses occupants, répartis dans d'autres camps de concentration (notamment celui de Dachau) ou kommandos. Le KL Natzweiler-Struthof est le premier camp de concentration nazi découvert par les forces alliées à l'Ouest de l'Europe.

Après l'évacuation du camp-souche, l'administration SS s'installe dans le camp annexe de Guttenbach. Les kommandos du Struthof situés à l'est du Rhin continuent de fonctionner, toujours sous la dénomination de KL Natzweiler-Struthof, et à recevoir de nombreux déportés jusqu'à la capitulation allemande[4].

À l'instar des camps de Mauthausen et de Gusen, le KL Natzweiler-Struthof était classé « Camp de niveau III » (Lagerstufe III) [5], ce qui signifiait qu'il était destiné à être l'un des camps les plus durs du système concentrationnaire. Son objectif était l'anéantissement des « ennemis politiques incorrigibles du Reich »[6].

Le nombre total de déportés qui ont été internés dans le camp même ou l'un de ses kommandos est estimé à environ 52 000[7]. Ils sont en majorité originaires de Pologne, d'Union soviétique, puis de France, des Pays-Bas, d'Allemagne et de Norvège. Des milliers de Juifs, pour la plupart originaires de Hongrie et des ghettos de Pologne, sont internés à partir de 1944 dans des kommandos extérieurs au camp-souche.

Les conditions inhumaines de travail et de détention, la malnutrition, les sévices des kapos et des SS ainsi que les nombreuses exécutions par balle ou pendaison[8] ont provoqué la mort d'au moins 22 000 détenus. Entre la fin mars et la fin avril 1945, l'évacuation des derniers kommandos du KL-Natzweiler, lors des « marches de la mort », a coûté la vie à environ 5 000 déportés.







Dirigé d'octobre 1942 jusqu'en mai 1944 par le sinistre Joseph Kramer, le Struthof est avec Mauthausen l'un des camps les plus meurtriers du système concentrationnaire nazi, avec un taux de mortalité de plus de 40 %[9].



Les exécutions massives
Le camp a par ailleurs servi de centre d'exécution pour de nombreux résistants issus de la majeure partie des pays occupés par l'Allemagne nazie et condamnés par la Gestapo. Le déporté Aimé Spitz témoigne : « Hors du camp, à quelque 100 mètres, se trouvait une sablière. C'est là qu'environ cinq cents camarades furent fusillés, soit à coups de mitraillette, soit à coups de revolver dans la nuque. Un soir de printemps 1944, après 18 heures, 11 Luxembourgeois appartenant à la Résistance furent fusillés dans cette sablière. Ce genre d'exécution, ordonnée par le ministère de la Sûreté d'État de Berlin, avait lieu le soir après l'appel. Chaque fois que nous apercevions le soir des arrivants devant la Schreibstube (secrétariat du camp), nous savions qu'il s'agissait d'une Sonderbehandlung (manipulation spéciale). Ce genre de détenus ne figurait pas, la plupart du temps, dans le fichier du camp. Ils étaient amenés par la Gestapo pour être exécutés. Leurs corps étaient ensuite transportés au crématoire, de sorte qu'il n'y avait de trace nulle part[10]. »

Les exécutions de ce type ne sont en effet la majeure partie du temps pas répertoriées dans les registres du camp, ce qui rend difficile, voire impossible, le comptage rigoureux et l'identification des victimes.

Peuvent néanmoins être mentionnés les faits suivants :
























  • En 1943, treize jeunes gens originaires de Ballersdorf dans le Haut-Rhin sont fusillés à la carrière pour avoir refusé leur incorporation dans la Wehrmacht et tenté de quitter la zone annexée ;



  • Quatre femmes, deux Britanniques et deux Françaises, agents de la Special Operations Executive, un service secret britannique, sont exécutées par injection le 6 juillet 1944. Une plaque commémorative apposée à l'entrée du four crématoire rappelle leurs noms : Diana Rowden, Vera Leigh, Andrée Borrel et Sonia Olschanesky ;

  • Dans la nuit du 28 au 29 juillet 1944, un avion anglais Lancaster s'écrase au pied du Mont Sainte-Odile. Le sergent F. H. Habgood (21 ans) a sauté en parachute de l'avion avant qu'il ne s'écrase et atterri au Langen Weg, à Ottrott. Il est alors pris en charge par la population pour être remis à la Résistance. Dénoncé à la Gestapo, il est ensuite interné au camp de Schirmeck, d'où il parvient à s'échapper. Le SS Peter Straub le capture à Niederhaslach et le fait exécuter par pendaison le 31 juillet 1944 au KL Natzweiler-Struthof. Son corps n'a jamais été retrouvé ;

    Face à l'avancée des troupes alliées, les SS commencent à massacrer systématiquement certains détenus, particulièrement les résistants français, qui arrivent en grand nombre au camp.
    Ainsi, dans la nuit du 31 août au 1er septembre 1944, 107 résistants du mouvement Alliance et 33 membres du Groupe mobile Alsace-Vosges sont expédiés au Struthof pour y être exécutés d'une balle dans la nuque, puis immédiatement incinérés dans le four crématoire. En trois jours, ce seraient 392 prisonniers (92 femmes et 300 hommes)[11] qui auraient été assassinés au Struthof, parmi lesquels le maire de la ville de la Rochelle le colonel Léonce Vieljeux[12].

    3.5. Les expériences médicales== Les « expériences médicales » == Le camp est aussi connu pour des « expériences » pseudo-scientifiques qui y furent pratiquées sur des détenus[13]. À cet effet avait été aménagée une salle de dissection.

    Une chambre à gaz était située en contrebas du Struthof ; elle a été construite par la Waffen-SS les 3 et 12 août 1943 dans une dépendance de l'ancien hôtel[14]. Elle est utilisée du 11 au 19 août 1943 pour l'exécution de détenus : 57 hommes et 30 femmes, internés à Auschwitz, sont envoyés au camp du Struthof pour y être assassinés avec des sels cyanhydriques (Zyklon B ?)[15]. Une personne ayant été préalablement exécutée par balle pour rébellion, ce sont finalement 86 personnes de « race juive » qui sont gazées personnellement par le commandant SS du camp, Joseph Kramer.
    Lors de son procès Kramer ne parle pas des classiques petits cailloux gris bleuâtres qui servent à décrire le Zyklon B, mais d'une poudre blanche dans un flacon que lui a donné August Hirt, et il a fallu un écoulement d'eau pour obtenir un dégagement gazeux ; selon Kogon (op. cité p. 260), il s'agit probablement d'un autre composé cyanhydrique concocté par Hirt, cyanure de potassium ou de sodium avec un acide organique, cette composition dégageant de l'acide cyanhydrique en présence d'eau. Le professeur
    August Hirt, SS-Hauptsturmführer et proche de Heinrich Himmler, avait pour objectif à travers ces gazages de constituer une collection de « crânes de commissaires bolcheviks juifs[16] » pour l'Institut Anatomique de Strasbourg[17],[18], avant que « la race juive » ne soit anéantie[19] ; en effet, Himmler « faisait des études sur les crânes de « commissaires judéo-bolchéviques » destinés à permettre une définition typologique du « sous-homme » »[20]. Hirt mena aussi de nombreuses expérimentations sur l'utilisation du Gaz moutarde[21].
    La chambre à gaz a été par la suite utilisée pour 15 expériences de toxicité du gaz phosgène par un virologiste, Otto Bickenbach, sur des détenus de droit commun et des Tziganes[22].

    Un autre médecin SS, le professeur Eugen Haagen, a pratiqué au Struthof des injections de lèpre, peste et autres maladies sur des détenus de manière à observer les effets de ces contaminations ; plusieurs traitements étaient essayés pour une même maladie. L’expérience terminée, si les sujets n’étaient pas morts, ils étaient assassinés et incinérés.

    Afin de mener à bien ses expériences sur le typhus, Von Haagen se fait aussi remettre environ 200 Tziganes arrivés directement d'Auschwitz au Struthof durant les mois de novembre et décembre 1943. Début 1944, les Tziganes sont mis à sa disposition. 150 d'entre eux sont immunisés contre le typhus exanthématique, les 50 restants étant réservés comme témoins. À l’ensemble des 200 cobayes est ensuite inoculé par scarification au bras le germe du typhus[23].

    Les diverses séries d'expériences font des centaines de victimes parmi les déportés du camp. Elles entraînent en outre une épidémie de typhus durant l'année 1944.[réf. souhaitée]






    LES PENDAISONS
    La pricipale place d'appel,située en haut du camp, est également le lieu des pendaison. Tous les déportés sont contraints d'y assister. Celle de Noèl 1943 à particulièrement marqué les déportés qui étaient présent. Le condamné, un déporté allemand, arrive au camp au début du mois de décembre, avait reçu 100 coups de bâton assénés par quatre SS sur la place d'appel devant tous les déportés réunis un soir sous les projecteurs. Emmené à demi mort au block cellulaire, il n'en est sorti que pour être pendu le jour de Noèl 1943. Le commandant Kramer et ses adjoints, fumèrent le cigare, debout, à côté de la potence
















    LE RAVIN DE LA MORT

    Les << tentatives d'évasion >>

    Un barbelé, accroché à des petits piquets de 30 cm de haut, courait le long du chemin descendant vers la baraque crématoire. Sur l'un des piquets était fixée une pancarte avec l'insigne des SS Totenkopf: une tête de mort. Si un déporté franchissait ce barbelé, accidentellement ou poussé volontairement par un SS, il était aussitôt abattu par la sentinelle postée sur un mirodor. Le geste du déporté était considéré comme << une tentative d'évasion >>.
    Des déportés ont également été abattus au motif de pseudo tentatives d'évasion au-delà de la double enceinte électrifiée. A l'été 1943, un kommando de NN français a été affecté à des travaux de terrassement hors du camp, à l'emplacement de l'actuelle nécropole. Ils devaient déverser des brouettes pleines de pierres au bas du talus situé au pied du mirador d'angle. S'ils franchissaient ce talus, entrainés par le poids des pierres, ils étaient aussitôt abattus. Les déportés ont donné à ce ravin, qu'ils ont comblé et qui n'existe donc plus aujourd'hui, le nom << ravin de la mort >>.




    Le four



























    Les premiers déportés morts au camp sont incinérés à Strasbourg. En 1943, un premier four est construit à proximité de l'auberge du Struthof. La création du block crématoire du camp démarre à la fin du mois d'avril 1943 et le four y est installé fin octobre. La cheminée est haute de neuf mètre. Sous le sol du four se trouve la morgue, qui sert aussi de lieu d'exécution. Les cadavres sont ensuite montés par la civière placée à droite du four. La chaleur dégagée par leur incinération sert à chauffer l'eau des douches. Le transport des corps à la morgue, leur incinération et le déversement des cendres dans la fosse sont assurés par un kommando qui ne comprendra jamais plus de cinq déportés.











    La civière




    Les cadavres sont acheminés depuis la morgue du sous-sol, qui servait également de lieu d'exécution, jusqu'au four, pour l'incinération.




    Le block cellulaire

    Les cellules


    Dans le block cellulaire, aussi appelé Bunker, il existe deux types de cellules: les plus grandes avec une couchette en bois, où les déportés étaient parfois entassés à plus de 20; et les plus petites, véritables cages, où les déportés devaient rester accroupis, dans l'obscurité totale. C'est là qu'étaient généralement enfermés les déportés condamnés à la pendaison dans l'attente de leur exécution.

    La durée des peines de cachot pouvait varier de 3 à 42 jours. Les déportés condamnés au Bunker ne recevait de la nourriture que tous les trois jours. Un simple retard à l'appel pouvait entraîner une bastonnade suivie d'une peine de prison.



    Le chevalet de bastonnade




    Lorsqu'un déporté était condamné à une peine de bastonnade, ce chevalet était installé sur la principale place d'appel (la plus haute). Le déporté devait compter les coups de matraque à haute voix et en allemand, sous peine d'une reprise à zéro. Le nombre de coups variait en fonction de la punition : 5 coups pour vol de pommes de terre, 10 pour vol de colis, 15 pour expédition clandestine de lettre ou 20 pour vol à la cantine SS . En théorie, la peine était exécutée après l'accord de l'inspection générale des camps à Oranienburg.

    Salle d'expérimentation


    Ici, les déportés étaient disséqués, afin de faire des expériences pseudo-scientifique


    La salle des urnes



    Une pièce du block sert à entreposer des urnes funéraires. En effet, au début de l'histoire du camp, les familles des déportés allemands pouvaient, sous certaines conditions et moyennant finance, récupérer les cendres de leurs proches.


    La chambre à gaz



    Historique du bâtiment


    En 1942, le professeur de médecine August Hirt décide, avec l'accord de Himmler, le Reichsfuhrer SS, de constituer une collection de squelettes << judéo-bolcheviques >>.
    Le gazage permet de conserver les corps intacts. Une chambre à gaz est alors aménagée dans cette dépendance de l'auberge du Struthorf, ancienne salle des fêtes, réquisitionnée par les nazis. Le gazage des juifs à lieu en trois fois en août 1943. Les travaux d'aménagement, puis les gazages sont supervisés par josef Kramer, le commandant du camp.
    La chambre à gaz est aussi utilisée par le professeur Bickenbach pour ses expériences sur le gaz phosgène qui provoque des oedèmes pulmonaires aigus. La plupart des victimes sont des Tziganes. Des déportés enfermés dans la chambre à gaz durant 20 minutes. Morts et vivants sont ramenés au camp où Bickenbach étudie leurs lésions pulmonaires.
    Cette chambre à gaz de 9 m2 utilisée pour des expériences n'a jamais servi pour l'extermination systématique de déportés.

    Chemin des déportés



    Les déportés passaient par ce chemin devant la villa de leur bourreau, Josef Kramer.
    Depuis la gare de Rothau, ils parcourraient environ 6 km., pour arriver au camp de concentration du Struthof.



    Joseph Kramer en 1945 Josef KramerLa villa, siège de la Kommandantur



    La Kommandantur était installée dans une villa privée, réquisitionnée par les nazis en 1940. Construite peu avant la Première Guerre mondiale, elle appartenait à une famille de banquiers strasbourgeois.




    Josef Kramer, photographié aux arrêts à Belsen avant d'être transféré comme prisonnier de guerre à Celle, le 17 avril 1945.











    Mise en page, concept et photos couleur Pierre-André Doriot
    En remerciement au ONACVG, Centre européen du résistant déporté
    Avril 2011
    www.struthof.fr


    http://www.filmsdocumentaires.com/films/141-le-struthof




    infoville@bluewin.com

    vendredi 5 avril 2013

    HIER J'AURAIS PU ETRE UN PIRATE

    LA VERITABLE HISTOIRE DES PIRATES DES CARAIBES ET L'AFFAIRE DORIOT


    Pirates et Flibustiers


    MES PHOTOSLa route des Pirates des Caraibes par: Pierre-André Doriot

    N'oublions pas, l'arrestation le 2 avril 2008 de Jean-Claude Doriot, ancien ministre de Montreux CH. Suite à une fausse accusation de corruption, il fut emmené de force et incarcéré dans une prison durant deux semaines, pour finalement être acquitté de ce chef d'accusation. Sans compter les souffrances causées par cette affaire.

    En parcourant à plusieurs reprises la route des Pirates des Caraibes, passionné par la vie de ces hommes du 17 et 18eme siècles, en particulier Henry Morgan ( 1635-1688) ou Edward Teach dit Barbe Noir 1718, pirate anglais. A cette époque, j'aurais pu être un pirate, vous auriez pu être également un pirate si vous faite partie de la masse radicale qui aime avoir un peu de liberté personnelle, un assez bon repas et qui déteste la punition.


    Sans pour autant faire une analogie avec l'affaire Doriot, qui est différente et d'une autre époque, mais qui y ressemble étrangement...



    VOUS AURIEZ PU ETRE UN PIRATE LRH


    La véritable histoire des Pirates des Caraibes est de loin celle racontée par l'historien, car quand l'historien veut voyager, il le fait à bord d'un paquebot bien aménagé et pour l'expérience de la mer que cela lui procure, il pourrait tout aussi bien passer quelques nuits dans un hotel local.

    L'historien condamne énergiquement cette saga maritime qui dura deux siécles et l'estampille de noms comme Teach, Morgan, et l'Olonnais.

    En fait, si les bateaux modernes étaient moins bien aménagés et si les équipages mangeaient encore de la viande salée, des pois séchés et buvaient de l'eau recouverte d'une écume verte, nous aurions encore des pirates, des flibustiers.

    Quand nous pensons à ces pirates hurlant, agitant leurs sabres, ces pillards avec leur pavillon noir, nous oublions de nous souvenir de l'époque -- ces deux siècles d'extorsion impériale, de souverains aveugles et d'esclavage.

    Pour comprendre pourquoi un pirate devenait pirate, on doit comprendre les conditions en mer à cette époque.

    La discipline - cette déesse - de l'enfer était en vigueur dans les marines militaires et les marines marchandes des dix-septième et dix-huitième siècles au travers de plusieurs mécanismes, notamment le chat à neuf queues.

    En théorie, ce fouet n'est rien de plus que neuf lanières attachées à un manche court. Même sous cette forme, c'était assez dur. Mais ce n'est pas ce que les capitaines militaires et les marchands de l'époque pensaient. Ils cherchèrent donc à améliorer la discipline en prenant du fil de cuivre et en l'enroulant autour des extrémités de chaque lanière. Quelques fois ils ajoutèrent une balle en plomb à l'extrémité.

    Pour oublier de saluer un aspirant de marine, un marin pouvait recevoir quinze coups. Vous et moi, avec notre façon de vivre moderne, n'aurions pas survécu après dix coups.

    Les Anglais avaient une coutume qui mérite d'être mentionnée. Si un marin frappait un officier - sans considération de provocation - la punition était la << flagellation à travers la flotte >>.

    Le marin était amené par bateau de navire en navire et était flagellé sur chaque passerelle. Inutile de dire que personne n'a jamais survécu à l'expérience.

    Toute infraction pouvait être punie par la flagellation et très peu de commandants savaient réellement à combien de coups de fouet un homme pouvait survivre - des coups donnés avec chaque parcelle de force musculaire disponible aux moyens de lanières aux extrémités en cuivre qui réduisaient le dos en bouillie.

    Se plaindre au sujet de la nourriture ? Soixante coups. Faire le malade ? Une centaine de coups. Manquer d'arriver en temps voulu pour sa fonction de quart ? Soixante dix coups. Et cinquante étaient fatals, par moments.

    Je ne parle pas des exceptionnels. C'était la condition dans chaque marine d'Europe - et il n'y a pas si longtemps c'était la condition au sein de notre propre Constitution. Pouvez-vous visualiser ses ponts rougis du sang des hommes flagellés ?

    Des hommes mourraient du scorbut à une allure épouvantable. Et même après que ceux au pouvoir avait appris ce qui causait le scorbut - le manque de vitamine C - rien ne fut fait à ce sujet. Les dents des hommes pourrissaient, ils dépérissaient et finalement - si le capitaine avait du temps - on les enroulait dans de la toile avec quelques boulets et on les jetait par-dessus bord. Habituellement, on les jetait tout simplement.

    L'eau était toujours rare, toujours putride. Les condensateurs de vapeur n'allaient exister que dans un futur lointain. Il y avait de l'écume verte dans les tonneaux et sous l'écume mille choses rampantes. Aucun effort n'était fait pour découvrir que le fer transportait l'eau dans de meilleures condition que le bois.

    Il y a quelque années je suis allé aux Antilles dans un vaisseau. Nous avions environ soixante hommes à bord d'un bateau de mille tonnes et nous étions affreusement entassés et mal logés.

    Mais il y a quelque siècles, un bateau de cent tonnes transportait cent personnes.Il n'y avait aucun endroit sec pour dormir. Rien de plus mou qu'une planche de chêne. Aucun effort n'était fait pour fournir des couvertures aux hommes ou pour les vêtir afin de rendre leur vie plus supportable.

    Un marin ou un membre d'un navire marchand ne recevait que rarement tout le bénéfice de son salaire. Il était englouti par toutes sortes de comptes mesquins et par des prêteurs sur gage à terre -qui étaient approchés en premier lieu parce qu'un marin n'avait pas pu obtenir un sou d'avance sur la paie de sa libération.

    Aucune permission à terre pour la marine ou le bateau de marchandises parce que l'équipage entier aurait pu déserter.

    Qu'en est-il de ces dix-septième et dix huitième siècles colorés et romantiques ? Qu'en est-il de ces garçons vaillants qui ont tout donné pour leur roi et leur pays ? Reçurent-ils une compensation pour les blessures ? Non. Reçurent-ils des pensions ? Non. Se faisaient-ils souvent tuer ? Je dirais que oui.

    Comme les marines de cette époque étaient trop mesquines pour acheter des pansements, les chirurgiens (ex-barbiers) utilisaient des éponges d'un homme à l'autre, une douzaine d'hommes par éponge et une blessure signifiait soit un membre perdu soit une vie perdue, une grosse infection dans le meilleur des cas.

    Ces docteurs utilisaient des fers rouges chauffés à blanc pour cautoriser des plaies. Ils coupaient les bras au lieu de réparer les os cassés. Et si des boulets ou des chaînes tirées par des canons, ou des piques, n'avaient pas ôté la vie du marin, alors le chirurgien le faisait.

    Ah, oui, qu'en est-il du romantisme ?

    Les marins s'engageaient très rarement à cette époque. Ils étaient enrolés de force par des gangs qui les forçaient, les droguaient, les tabassaient, les menaient dans un enfer pour un pays, un roi et la marine marchande. Ils ne pouvaient même pas dire à leurs familles qu'ils partaient. Et même s'ils gagnaient leurs vingt dollars par mois sur un navire marchand, ils risquaient dêtre saisis à terre et jetés dans la marine militaire.

    Autrement dit, ils n'avaient aucun choix. Ils étaient forcés contre leur volonté. Ils étaient traités comme du bétail et mouraient comme des fourmis écrasées par un talon. Ils étaient flagellé s'ils ne travaillaient pas ou ne combattaient pas et mouraient ainsi. Et s'ils travaillaient et combattaient, ils mouraient de toute façon.

    Mais à travers cette amertume, il existe tout de même quelque chose au sujet de la mer. Quelque chose que la vapeur a perdu à nos yeux. Quelque chose au sujet des voiles, d'une quille bien dessinée et des pays lointains auquel les hommes ne pouvaient résister.

    Il y avait le charme des tropiques, de l'embrun marin et d'un empire à conquérir. Mais tout cela n'était pas pour le marin ordinaire. Pour les officiers, oui. Mais un officier provenait habituellement d'une famille noble et un marin ne pouvait pas en devenir un s'il était né devant un foyer au lieu de naître dans un lit à baldaquins. L'histoire nous dit, de manière véridique, que les hommes les plus forts sont ceux qui sont hissés jusqu'à une position élevée.

    Mais que les choses soit bien claires. Cela vous plairait-il d'aller faire un tour jusqu'au drugstore du coin pour prendre l'air ou d'aller acheter un paquet de cigarettes et soudainement de vous retrouver confronté à une bande d'hommes armés qui vous saisissent à bras-le-corps et vous portent jusqu'au port où vous seriez jetés dans une cale puante, infestée de vermines avec d'autres malheureux tout aussi ébranlés que vous ? Cela vous plairait-il d'être partis pendant des années, d'être battu comme un esclave, et de revenir avec l'esprit déformé et le corps meurtri pour découvrir que tout ce que vous aviez connu avait été balayé par l'inévitable progrès ?

    C'est ce à quoi l'homme du passé devait faire face.

    Mais regardons le bon côté de la chose. Un marin dans la marine militaire ou dans la marine marchande n'avait aucune chance. N'était-ce pas naturel pour lui de déserter à la première occasion ? Il était prêt à braver les requins, la nuit dans un port étranger, pour nager loin de son enfer flottant.

    Il était heureux de monter à bord du premier bateau qui se présentait, pourvu qu'il soit meilleur. Il aurait fait n'importe quoi pour échapper à ce calvaire.

    Et ainsi, les pirates étaient nés.

    Devenir pirate était simple. Un jour, à l'aube, vos officiers appercevaient un bateau. Bientôt le vaisseau avait doublé le vôtre et une courte bagarre s'ensuivait. Vous vous trouviez alors là, en train de regarder ces chahuteurs barbus qui vous avaient abordés, et vous entendiez l'un deux dire que celui qui voulait être pirate n'avait qu'à avancer.

    Vous regardiez leurs corps splendides et la manière libre et hautaine avec laquelle ils dressaient leur tête. Et vous avanciez.Oh, oui ! c'est ce que vous faisiez, hors-la-loi ou pas.

    Ou peut-être votre vaisseau avait coulé sur un récif et vous n'aviez nulle part où aller sinon sur un autre bateau comme le vôtre.Puis, une nuit, vous entriez dans une auberge et vous aperceviez quelques brutes à la voix de stentor avaler leur cognac à grandes gorgées.Ils vous regardaient, examinaient votre taille et la force de votre bras, puis vous demandaient de vous joindre à eux.

    La loi ? Vous ne pensiez pas à la loi, vous pensiez à un estomac plein et à un goût de la vie en mer comme elle devait être vécue. Vous pensiez qu'ici vous auriez une permission à terre, qu'ici vous obtiendriez de bons vêtements, qu'ici vous seriez capable de vous défendre contre des officiers despotiques.

    Vous vous joigniez à eux, bien sûr.

    A bord de bateau pirate on avait la belle vie, on avait la belle vie. On était en sureffectif et le travail était bien réparti. Lorsque le capitaine devenait trop rude, on le retirait de son poste. On allait à terre toutes les fois qu'on avait besoin d'eau et au diable les horaires ou les trajets prédéfinis. On mangeait bien parce qu'on avait le meilleur de ce qu'il y avait dans les garde-manger des grandes cabines que l'on avait capturés. On pouvait entretenir des relations commerciales avec les autochtones de n'importe quelle île pour avoir de la viande fraîche et des légumes frais.

    On ne passait pas toutes les journée en mer. On trouvait un refuge à Saint Thomas ou à la Culebra.

    On naviguait comme vous et moi naviguerions si nous avions un bon yacht et beaucoup de temps.












    Chat à neuf queues


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